Le mobilier de l'église paroissiale Sainte-Eugénie

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Pontonx-sur-l'Adour

Le mobilier de l'ancienne église de Pontonx n'est connu qu'au travers de mentions imprécises dans les procès-verbaux de visite pastorale du XVIIIe siècle (par exemple celui de Charles Le Quien de Laneufville en 1775). Du reste, aucun élément n'en a été conservé dans le nouvel édifice érigé dans les années 1880, pas même le tableau (Martyre de sainte Eugénie) commandé en 1844 au peintre bayonnais Pierre Feillet. Le seul meuble d'importance, le maître-autel néoclassique acquis vers 1856, fut aussitôt vendu à la paroisse voisine de Beylongue (où il se trouve toujours). Les maîtres d'ouvrage de la reconstruction, le maire Darroze et le curé Lajus, décidant que "l'ameublement de l'ancienne église ne pouva[i]t être utilisé à cause de sa vétusté", prirent le parti de commander un nouvel ensemble mobilier stylistiquement homogène jusque dans ses moindres détails. L'architecte de l'église, Charles Dupuy, dessina ainsi le maître-autel (dont la flèche sommitale reproduit celle du clocher de l'église), les autels latéraux (dédiés à la Vierge et au Sacré-Cœur) et la chaire à prêcher, ainsi qu'une partie du décor sculpté. Le conseil municipal approuva, le 3 octobre 1886, le devis de 32.035 francs présenté par l'architecte et demanda un secours de 15.000 francs à l'État. La réalisation de l'autel majeur et des reliefs de la chaire (1888) fut confiée au jeune sculpteur montois Louis Saint-Lannes (1861-1940), qui exécutait au même moment le décor des chapiteaux de l'église ; les autels secondaires sont l'œuvre du sculpteur bayonnais Émile Sérignan. Le reste du mobilier - confessionnaux, fonts baptismaux, meubles de sacristie, etc. - a sans doute été acquis sur catalogue auprès de maisons spécialisées, de même que la statuaire de série, sorties de fabriques parisiennes ou lyonnaises (Raffl, Vermare). En août 1887, une nouvelle cloche est commandée au fondeur saint-émilionnais Émile Vauthier. A l'occasion de la consécration de l'église, en juin 1888, plusieurs familles locales (Dutauzin, Destouesse, Labeyrie, Poudenx, Darroze, etc.) offrent de nombreux objets cultuels, dont la plupart sont encore conservés.

Dès l'achèvement des travaux de construction de l'église, ses promoteurs s'employèrent à enrichir son décor porté. En 1888, le verrier bordelais Gustave-Pierre Dagrant livra 46 verrières de tout type (dont 28 grisailles "riches" et 14 "simples") pour garnir la totalité des fenêtres. En 1911 et 1913, toutefois, le nouveau curé Joseph Cazaumayou, insatisfait de l'ensemble, fit remplacer les grisailles du transept et des collatéraux par des vitraux historiés commandés à la même fabrique bordelaise. De la même façon, un premier ensemble de peintures murales ornementales par le décorateur montois Duval (1888), fut complété en 1901 par le Bordelais Jean Henri Bonnet, qui ajouta des figurations symboliques dans le chœur (le reste du décor consistant en un simple faux appareil), puis, à partir de 1938, par une série de toiles marouflées au-dessus des arcades de la nef, dues au peintre Jean Rigaud, neveu par alliance du commanditaire, l'abbé Cazaumayou.

La sacristie conserve aujourd'hui, outre un vestiaire complet aux couleurs liturgiques et de nombreuses pièces de linge brodées, un riche ensemble d'orfèvrerie s'échelonnant du tout début du XIXe siècle aux années 1940, sorti de fabriques parisiennes (J.-C. Cahier, E. Lethimonnier, P. Poussielgue-Rusand, Demarquet frères, M. Thierry, H. Puche) et lyonnaises (L. et P. Gille, H. Nesme, C. Bouvard, A. Cateland). La seule pièce de dinanderie ancienne est un plat de quête en laiton du début du XVIIe siècle au décor inspiré de Lucas de Leyde.

Auteurs Auteur : Thiéry Marie

Alexandre Marie Thiéry, orfèvre, né à Paris le 3 juillet 1825 et décédé à Paris VIe, en son domicile du 6, rue du Vieux-Colombier, le 17 décembre 1884 à cinquante-neuf ans (Archives de Paris, V4E 5941, acte n° 2564) ; inhumé le lendemain au cimetière du Montparnasse. Fils et successeur d'Étienne François Alexandre Thiéry (Thierry) (1796-1876) et d'Adèle Mélanie Baudouin (mariés le 14 août 1824), il épousa à Paris, le 5 octobre 1852, Adélaïde Assy (Reims, 11 octobre 1828 - Paris VIe, 6 rue du Vieux-Colombier, 4 janvier 1900), fille de Joseph Marguerite Assy, marchand de vins à Reims, et de Jeanne Adélaïde Duchastel, dont il eut deux enfants : Alfred Joseph, fabricant de bronzes, et Pauline (1860-?), en 1883 Mme Albert Jean Hubert Blanchet.

Orfèvre à Paris (au 72, rue Bonaparte), il succéda à son père Alexandre Thierry, insculpa le 30 janvier 1853 son poinçon, qui fut biffé quelques mois après sa mort, le 24 juin 1885. La graphie "Thiéry" de son patronyme, qui est celle de l'état-civil, se retrouve aussi sur des étiquettes à la marque de la maison, mais l'orfèvre est connu et documenté le plus souvent sous le nom de "Marie Thierry".

, orfèvre
Auteur : Hartmann Peter

Sculpteur suisse d'origine allemande, né à Hambourg le 19 juin 1921 et mort à Genève le 14 novembre 2007. Auteur de plusieurs statues en bronze destinées à la Ville de Genève.

, sculpteur (signature)
Auteur : Mame Alfred

Henry-Armand-Alfred Mame (Tours, 17 août 1811 - Tours, 12 avril 1893), fils d'un imprimeur lui-même issu d'une famille d'éditeurs et de libraires originaires d'Angers (maison fondée en 1778), porta à son apogée les éditions Mame, rachetées en 1980 par Desclée de Brouwer.

, imprimeur-éditeur
Auteur : Giscard

Manufacture de sculptures en terre cuite et plâtre, fondée en 1855 à Toulouse par Jean-Baptiste Giscard (1818-1906), auquel succédèrent, de père en fils, Bernard (1851-1926), Henri (1895-1985) et Joseph (1931-2005).

, fabricant de statues
Auteur : Richomme Louis

Louis Richomme (en religion frère Marie-Bernard), né le 13 janvier 1883 à Vire ( Calvados) et mort le 10 août 1975 à Soligny-la-Trappe. Moine trappiste à Soligny le 8 septembre 1907 (profès le 8 septembre 1912), ordonné prêtre le 20 décembre 1913 (père Marie-Bernard). Ferronnier de formation, il se consacre à la sculpture à partir de 1912 et devient après 1919 le sculpteur officiel du Carmel de Lisieux, pour lequel il crée le modèle de Sainte Thérèse aux roses (achevé en 1922), reproduit dans les ateliers Saint-Joseph de l'Office central de Lisieux, puis universellement diffusé par plusieurs maisons spécialisées (dont la maison toulousaine Giscard). Une autre de ses œuvres célèbres est la statue de Notre Dame de la Confiance pour l'abbaye de Sept-Fons (1943).

, sculpteur, auteur du modèle
Auteur : Borrel Georges

Horloger à Paris (7, rue des Petits-Champs), successeur de Jean Wagner neveu (1800-1875).

, horloger (signature)
Auteur : Feillet Pierre Jacques

Pierre Jacques Feillet (Ymeray, Eure-et-Loir, 26 frimaire an III / 16 décembre 1794 - 16 décembre 1855), fils de Pierre Jacques Feillet (1760-1839), vigneron, et de Marie-Madeleine Bréant. Chasseur de la Garde impériale, il abandonna l'armée pour devenir graveur, lithographe et peintre à Paris sous la direction de son beau-père le peintre Pernotin, étudia à l'École des beaux-arts en 1817, s'installa à Madrid en 1829, puis à Bayonne à la fin de 1833, où il exerça les fonctions de directeur de l'École de dessin et de peinture de la ville jusqu'à sa mort en 1855. De son mariage avec Hélène Antoinette Pernotin (1786 - Anglet, maison d'Aguyre, quartier Brinda, 3 octobre 1856), fille du peintre Joseph Hubert Pernotin et de Jeanne Marguerite Dusorget, naquirent trois enfants : les peintres Hélène Feillet (1812-1889) et Blanche Feillet-Hennebutte (1815-1886) - mariée en 1844 à l'imprimeur Charles Henry Hennebutte (1818-1851) - et Armand Léon Feillet (Paris, 21 décembre 1816), professeur de langue.

, peintre (attribution par source)
Auteur : Vauthier Émile

Étienne Émile Vauthier, fondeur de cloches, né à Saint-Émilion le 6 janvier 1849 et mort après 1907 ; fils d'Antoine dit Antonin Vauthier (1818-1881) et de Jeanne Villemeur. D'abord associé de son père (1878-1881), puis son successeur (juin 1881), installé dans l'ancien couvent des dominicains. Marié en premières noces, à Saint-Émilion le 28 mai 1872, avec Marie Petit (Saint-Émilion, 12 juillet 1851 - Saint-Émilion, 16 février 1873), chapelière, fille de Pierre Petit et de Pétronille Goudichaud (sans postérité), puis en secondes noces, à Talence le 7 août 1878, avec Marie Lachère (Bordeaux, 9 septembre 1857 - ?), fille de Jacques Lachère et de Pétronille Rougé, dont il eut trois enfants : Marguerite, épouse Pradier, André dit Armand et Marie-Thérèse, Mme Noël Régnier. Élève de son père (1864), puis son associé (1878-1881) et son successeur (1881), Émile Vauthier fournit de nombreuses cloches à la Gironde et aux départements voisins (Dordogne, Charentes, Landes, Lot-et-Garonne), mais sa production s'étendit aussi à la France entière et à ses colonies ainsi qu'à l'Amérique. Il obtint une médaille d'argent à l'exposition de Bordeaux en 1882 et un grand diplôme d'honneur à celle de la même ville en 1895. Source : A.-E. Prot, "Les Vauthier potiers d'étain à Libourne, puis fondeurs de cloches à Saint-Émilion", Revue historique et archéologique du Libournais, tome XXXVII, n° 131, 1er trimestre 1969, p. 13-23.

, fondeur de cloches (attribution par source)

Localiser ce document

Chargement des enrichissements...